de la nécessité de redresser les comptes publics
Alors que 2012 débute en fanfare, la campagne présidentielle amène son lot de surprises, au premier rang desquels la course à l’échalote entre F. Hollande et N. Sarkozy, de qui proposera la réforme la plus dure pour les français : entre la TVA sociale et la suppression du quotient familial, on a un peu l’impression de tomber de Charybde en Scylla.
Pour autant, aucun d’eux ne prend la peine d’expliquer en quoi cet effort est nécessaire. J’ai été frappé à la lecture d’un article paru dans l’Express dans lequel F. Hollande, F. Bayrou et JF Copé étaient invités à s’exprimer sur des questions de J. Attali, de voir que seul le candidat démocrate a pris la peine de rappeler où nous en sommes dans les comptes publics : « Aujourd’hui, les recettes publiques vont approcher les 1000 milliards, dont 920 en prélèvements obligatoires. La dépense publique approche 1 100 milliards. Il faut donc trouver 100 milliards pour revenir à l’équilibre, pour autant que les taux d’intérêt n’explosent pas. »
Pourquoi alors ce cruel besoin de revenir à l’équilibre?
Tout simplement parce qu’une crise de défiance secoue nos économies. Trop longtemps les pays cigales ont chanté pendant l’été et quand l’hiver de la liquidité est venu, elles se sont trouvées bien dépourvues.
Comme dans la fable, elles ont voulu trouver la fourmi. Cependant, celle-ci leur a fait la morale et ne leur a pas donné grand chose, si ce n’est des sueurs froides. En effet, afin de se recapitaliser, un pays comme la Grèce a été obligé de vendre des pans entiers de son économie. Tout ceci fait le jeu des gens qui spéculent sur des défauts de paiement de nos pays, mais aussi des pays émergents qui accroissent leur influence sur le monde à bon compte. On pense notamment à la Chine qui a racheté une partie du port du Pirée récemment et qui a pris des participations également au Portugal.
Le chemin vers l’équilibre de nos finances se retrouve donc au final être celui de notre indépendance. Qui a envie que demain, les fonds d’investissement chinois décident de notre politique économique à notre place?
Dès lors, se pose la question de la méthode pour retrouver le chemin de la vertu. Quelle potion sera la moins amère? Est-ce celle que l’on cache honteusement, à l’image des socialistes qui avancent des projets et les retirent face au tollé médiatique? Est-ce celle du Président Sarkozy, qui après avoir fait de nombreux cadeaux aux catégories favorisées pendant 5 ans, fait peser la rigueur sur l’ensemble de la population sans souci d’équité? Ou bien est-ce une solution équilibrée passant par un resserrement des dépenses et une augmentation raisonnable des recettes?
J’ai personnellement choisi cette dernière voie. C’est celle de F. Bayrou. Il propose ainsi :
– Partage de l’effort, de l’ordre de moitié en dépenses et moitié en recettes. Pour l’essentiel, les économies en dépenses demandent des réformes d’organisation de l’État. Les montants à en attendre seront donc plus tardifs que les montants provenant des recettes. La répartition entre nouvelles recettes et économies de dépenses sera donc forcément progressive.
– Répartition de l’effort sur les trois années et demi: 10 milliards en 2012, 30 milliards chacune des trois années suivantes.
Pour le reste du programme, vous pouvez retrouver les propositions de F. Bayrou dans l’article de l’express sus-mentionné à l’adresse suivante : http://www.lexpress.fr/actualite/politique/hollande-bayrou-et-cope-repondent-a-attali-pour-2012_1069943.html
F. Bayrou organise également une journée de tables rondes sur ces thématiques, samedi 14 janvier à la maison de la chimie. Ainsi, son programme sera élaboré dans la transparence la plus totale.
