Blog démocrate en roannais

Il y a deux ans, presque jour pour jour, j’ai été amené à prendre en charge la section Roanne-Feurs du Mouvement Démocrate de la Loire suite au départ, précipité de son Président et d’une partie des militants. Un différend les avait en effet opposé au président départemental sur la gouvernance de la fédération ligérienne. Des dérapages avaient même eu lieu dans la presse, JF Vial et ses amis déclarant notamment qu’il était « plus simple de travailler avec Y. Nicolin, le député UMP du coin qu’avec G. Artigues, président du Mouvement Démocrate de la Loire ».

Dans ce contexte difficile, avec mon ami et fidèle soutien Vincent Fournigault, nous avions donc tenu à effectuer une opération de diffusion de tracts en centre-ville de Feurs, le dernier week-end avant Noël, alors qu’il faisait un froid de canard et que la neige et le verglas recouvraient les routes du département.

2010 fut ensuite marquée par la reconstruction de la section Roanne-Feurs autour d’une petite équipe de personnes résolues, qui nous a permis d’effectuer un travail sérieux de réactions à l’actualité par des communiqués de presse réguliers, de mise en ligne d’un blog pour la section (http://modemroannefeurs.over-blog.com), par la diffusion de plusieurs tracts dont un portant sur la réforme des retraites, la mise en place d’un journal de section ou encore un travail de fond sur des thèmes d’actualité comme la réforme des collectivités.
Ce fut aussi l’année des élections régionales au cours desquelles notre parti fit un score très faible. Il fallut gérer cet échec et repartir de l’avant avec tous ceux qui croyaient en F. Bayrou.

Par ailleurs, 2010 a été aussi marquée, pour moi, par les élections internes aux Jeunes Démocrates, qui ont permis le renouvellement de son Bureau National. La liste que j’ai soutenu a gagné les élections, me laissant envisager une intégration au Bureau National courant 2011.
Dans ce cadre, j’ai notamment mis en place un système d’hébergement pour les personnes à faible revenu afin qu’elles puissent assister aux universités de rentrée du Mouvement Démocrate en septembre 2010 à Giens. Une cinquantaine de personnes bénéficièrent de ce dispositif, qui fut reconduit en 2011.

Cependant, dès la mi 2010 la section s’était rendue compte du désaccord grandissant entre la ligne suivie par la fédération ligérienne et celle d’indépendance que nous défendions et que F. Bayrou semblait incarner (voir notamment son discours de Giens en 2010 et sa métaphore du chien dont les pattes ne peuvent aller en même temps à droite et à gauche). En effet, le bureau départemental souhaitait la mise en place d’une alliance avec la droite ligérienne à l’occasion des élections cantonales qui devaient avoir lieu en mars 2011. Moi-même je me suis fourvoyé dans cette voie jusqu’au jour où j’ai été reçu par Bernard Bonne dans son bureau au conseil général en juin 2010, où il m’expliqua en substance que nous étions de la même famille politique (!) et où il me dit en plus qu’il n’y avait pas de canton pour moi dans son dispositif. Il ajouta que si je restais correct, des possibilités pouvaient être entrevues dans l’avenir.
Je reviens volontairement sur ce sujet ici, publiquement, car on m’a assez reproché mes actes durant les mois suivants sur le thème d’une quelconque « rancœur » qui aurait été liée à mon absence d’investiture. Je tiens ici à exprimer clairement ce qu’il en est. Dès ma sortie du conseil général, j’ai tenté de joindre G. Artigues, qui avait organisé le rendez-vous, sur son téléphone portable pour lui faire part de mon mécontentement quant à l’attitude du président  du CG42 qui me paraissait avoir quelque peu méprisé le représentant du modem que j’étais et je lui ai aussi indiqué que je ne comprenais pas bien en quoi lui et moi étions de la même « famille ». Le président du Mouvement Démocrate de la Loire ne m’a pas répondu.
Enfin, je tiens à préciser qu’il était clair pour moi, que les alliances, si elles devaient avoir lieu, devaient se faire sur la base du désistement réciproque, chacun gardant son identité politique.

Lors de la réunion de section suivante, j’ai rendu compte de ces échanges à mes militants. Ceux-ci me dirent qu’il valait mieux ne pas se compromettre avec une droite détestée localement, dans un contexte marqué d’une part par la réforme des retraites et d’autre part par le discours de Grenoble contre les roms. D’une certaine manière, nous nous félicitâmes que l’entrevue avec le président du CG42 n’ait pas abouti.
Pourtant, si elle n’a pas été menée à son terme avec moi, la négociation avait eu lieu parallèlement avec d’autres membres du mouvement démocrate de la Loire et c’est ainsi que deux personnes issues de notre parti, furent candidates sous l’étiquette de l’UPL, lors des cantonales suivantes. On aurait pu s’attendre à ce qu’il s’agisse d’un canton spécifiquement alloué au Mouvement Démocrate. Il n’en fut rien. La collusion fut totale. Sur un canton stéphanois, nous eûmes une candidate Modem et un suppléant UMP tandis que sur un autre candidat, une candidate UMP avait comme suppléant un MoDem. Cette brillante stratégie eut deux résultats :

• Elle finit de rompre les liens entre une grande partie des sections de la Loire et la fédération départementale, hormis à Saint Etienne, où ils ont leur fief,
• Elle ridiculisa le mouvement démocrate de la Loire car l’ensemble des cantons stéphanois fut perdu par l’UPL.

Cependant, par un de ces retournements de situation auxquels nous a habitué G. Artigues, celui-ci fut élu Vice-Président du Conseil Général et dut quitter son groupe des indépendants pour se ranger, servilement, sous la bannière de l’UPL/UMP.

Pour couronner le tout, le FN a fait des scores remarquables lors de cette élection et, dans l’entre-deux-tours, plusieurs cantons voyaient s’opposer un candidat de gauche face à un candidat frontiste. G. Artigues eut alors une attitude très ambiguë, reprenant les éléments de langage de JF. Copé, secrétaire national de l’UMP, qui indiquait alors « ni FN, ni PS ». Cette interprétation des propos de mon président départemental, je ne fus pas le seul à la faire puisque cela fit l’objet d’un commentaire dans l’édition stéphanoise du journal de France3 Rhône-Alpes.

Avec deux amis, nous décidâmes alors de réagir publiquement par un communiqué demandant à G. Artigues de revenir à des positions plus nuancées et de se souvenir de son héritage. L’outrage ne fut pas apprécié et, 3 mois plus tard, fin juin, je fus condamné à une suspension de 6 mois du Mouvement Démocrate.

Dans le même temps, nous avons fédéré autour de nous une équipe d’une vingtaine de personnes, à travers tout le département et dans toutes les sections. Cela se fit avec l’objectif de proposer une autre ligne politique aux adhérents. Notre groupe présenta une liste lors des élections internes de la fédération de la Loire et obtint un score d’environ 25% des suffrages, chose très correcte au regard de l’hémorragie militante depuis 2007 et au vu des moyens mis en oeuvre par l’équipe sortante pour assurer sa réélection.

J’ai aussi assisté à diverses réunions en Gironde ou à Lyon autour des responsables nationaux de notre Mouvement, comme Jean Lassalle, Abdoulatifou Aly, Joan Taris, François-Xavier Pénicaud, Anthony Jouvenel…

Suite à ma suspension, fin juin 2011, j’ai continué à être actif au sein du mouvement, en participant par exemple aux universités de rentrée de Giens en septembre 2011, ou encore en incitant l’équipe qui m’entoure à ne pas laisser tomber F. Bayrou suite aux désillusions rencontrées dans la Loire.
C’est ainsi que de nombreux amis étaient présents dans la salle lors de la venue de F. Bayrou à Saint Etienne le 24 octobre dernier. Nous étions heureux de pouvoir encourager celui dont NOUS n’avons jamais douté qu’il peut redresser notre pays.
Novembre fut marquée par la création de ma nouvelle association politique, la voix des roannais. Cette structure souhaite dépasser le clivage partisan pour élaborer un véritable projet de territoire dans notre arrondissement. D’ores et déjà elle compte de nombreux membres et bénéficie des outils de communication de notre siècle : adresse, téléphone, courriel, blog, page facebook,… Le lancement s’effectue correctement et le mouvement devrait prendre de l’ampleur dans les prochains mois au fur et à mesure que les échéances de 2012 approcheront.
Enfin, Décembre fut marqué par le lancement de la candidature de F. Bayrou pour la présidentielle 2012. Avec le faible matériel que nous avons pu avoir (une quinzaine d’affiches et un millier de tracts pour un bassin de vie de 140 000 habitants au bas mot), nous avons effectué une opération collage sur Roanne et sa périphérie immédiate le samedi 10, puis le samedi 17, nous avons distribué dans les rues piétonnes l’ensemble des tracts aux personnes qui venaient faire leurs achats de noël. Les retours furent globalement bons, voir même très bons.

Désormais, il me faut regarder vers l’avenir. Depuis plus de dix ans que je suis engagé en politique et dans le syndicalisme, j’ai toujours souhaité être utile à mes concitoyens pour améliorer leurs conditions de vie. Je compte bien continuer sur cette voie malgré l’inimitié, puissante, que me vouent certaines personnes.
Sans relâche, je continuerai à lutter contre le bipartisme dans lequel se morfond notre pays. Les luttes stériles, dans le Roannais, entre Mme Déroche, candidate socialiste à la députation et M. Nicolin, Député UMP sortant, ne donnent pas une belle image de la politique. L’envie est donc grande de mettre un véritable coup de pied dans la fourmilière, de renverser la table et d’imposer une voie médiane et consensuelle, humaniste et démocrate, face à des démagogies d’un autre temps.

En attendant, je profite de ce billet pour vous souhaiter de passer de bonnes fêtes de fin d’année, entourés de ceux qui vous sont chers. Je salue tout particulièrement l’équipe qui m’entoure régulièrement : Marilia, mon épouse et ma meillleure conseillère, Bernard, Serge, Haci, fidèles amis qui me font l’honneur de me faire confiance, David, Vincent, Gilles, Edmond, Michèle, Annie et tous les autres avec qui j’échange régulièrement.